Oscar et la dame rose - Eric-Emmanuel Schmitt

Présentation

Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Mamie Rose, la "dame rose" qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende.

Mon avis    

Récemment, j'ai regardé l'adaptation cinématographique de ce roman et j'en profite pour le relire et le chroniquer. Tout d'abord, petite mention au film que j'ai trouvé excellent, meilleur que le livre lui-même en fait. Pour la petite anecdote, beaucoup de scènes à l'intérieur de l'hôpital ont été tournées dans mon ancien collège ! Ca m'a fait du bien de me remémorer de ces couloirs et ces escaliers, quoiqu'il était difficile de voir les classes ou les laboratoires comme des salles d'hôpital ^^ Mais revenons-en au livre d'Eric-Emmanuel Schmitt.

Il est certain que celui-ci ne casse pas trois pattes à un canard, d'abord de par sa longueur : j'ai fini les quelques 99 petites pages en à peine une heure. D'un côté, la simplicité de ce roman n'en a pas fait un coup de coeur pour moi, car je réserve cette mention aux romans "épiques", qui influencent ma vie. D'un autre côté, c'est ce qui en fait aussi la beauté et l'originalité. Les thèmes abordés sont déjà vus et revus : le cancer, l'importance de la vie, la mort. Nous ressortir une banale histoire d'enfant malade n'aurait pas suffit. Pourtant, ici, le charme opère, grâce à des éléments nouveaux.

L'auteur ne nous met pas le paquet pour nous émouvoir, même pas à la fin. Oscar a dix ans et cela se ressent dans le ton humoristique du livre. Lorsqu'il s'exprime dans ses lettres à Dieu, on a droit aux véritables pensées d'un enfant. Mais l'humour est également présent grâce à Mamie Rose, dame au langage plutôt "cru" face à la maladie d'Oscar.

De plus, c'est elle qui transforme les quelques derniers jours du garçon en une vie entière, avec tous ses hauts et ses bas. Il s'agit donc bien d'une tragédie, la fin est prévisible et inévitable depuis le début du roman, mais on n'a pas du tout l'impression qu'Oscar a perdu son temps. "La vie est courte, profitez-en" : le message transparaît clairement. La brièveté du roman renforce donc pour moi son propos.

A l'époque de ma première lecture (ça date), j'avais une petite peur quant à l'importance de la religion dans le roman. Heureusement, on ne nous sert aucun discours sur Dieu, ce qui m'aurait peut-être un peu ennuyée. Dieu a sa place dans le roman, mais elle n'est pas importante. J'ai bien aimé le concept de lettres à Celui-ci, mais je suis contente de ne pas y voir de message quelconque.

Enfin, la plume d'Eric-Emmanuel Schmitt n'a ici rien d'extraordinaire. Elle est simple mais efficace pour le récit.

En conclusion, lire ce roman n'est certainement pas une perte de temps, au vu de sa longueur, mais aussi de la belle histoire qu'il contient, mais si vous hésitez, je vous conseille vivement de regarder le film qui m'a bien plus émue et dont le jeu des acteurs vaut vraiment le détour (et pour le très beau décor dans mon école ^^).

Octobre 2005

Informations

Ce livre fait partie d'une saga de quatre tomes, Le Cycle de l'Invisible, mais il se lit tout à fait indépendamment des autres tomes. Les histoires, les personnages, ni les univers n'y sont les mêmes.

L'excellente adaptation du roman met en scène Michèle Laroque dans le rôle de Mamie Rose et Amir Ben Abdelmoumen pour Oscar. J'ai été éblouie par la prestation des deux acteurs.

Le Cycle de l'Invisible - tome 3