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Meadows Of Heaven - Chroniques de Mandy
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10 mars 2011

L'étranger - Albert Camus

L__tranger

Présentation

"Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français."

Mon avis   Cote_4

Avant toute chose, je trouve que la 4ème de couverture en révèle un peu trop à mon goût. C'est dommage ... Voici un roman pas tout à fait comme les autres : je l'ai à la fois trouvé génial et mauvais.

Ce qui me paraît extraordinaire dans ce livre, c'est le développement de son héros. Celui-ci, Meursault, a poignardé "à cause du soleil" un homme. Développons ce personnage énigmatique. Rien que les deux premières lignes du récit, à la première personne, en disent long sur celui-ci. "Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas."On sait d'avance qu'on n'a pas affaire à n'importe quel type. Si je devais le caractériser, je dirais qu'il s'agit d'un "sage idiot". Etrange, n'est-ce pas ?

Tout d'abord, Meursault, qu'on devine étant adulte, souffre d'une immaturité flagrante : il est dépassé par ses perceptions physiques, il est d'une naïveté continue, il a une perception des autres assez rudimentaire et passe pour un abruti auprès de certains parce qu'il ne se pose jamais de questions "intelligentes". Un exemple, son amante lui demande s'il veut se marier avec elle, ce à quoi il répond "si tu veux" ... Il y a de nombreuses situations pareilles tout au long du récit. De plus, il ne semble éprouver aucune émotion : il ne pleure pas, il ne rit pas, il ne rougit pas ... Rien ! Dès lors, malgré que la narration soit à la première personne, Meursault est presqu'un anti-héros, on ne peut le trouver sympathique ou se sentir proche de lui. Ceci est renforcé par le fait qu'on ne sait quasiment rien sur lui, à part son nom, qu'il a vécu un certain temps à Paris et il ne semble pas trop vieux. Ceci provoque inévitablement l'irritation constante du lecteur.

D'un autre côté, Meursault nous offre quand même quelques signes d'intelligence, surtout très "philosophiques" sans vraiment l'être. Alors qu'il se trouve en prison, il reste attentif à tout ce qui l'entoure. Il a également renoncé à toute ambition, il reste stoïque et sceptique. Son naturel et son objectivité constante s'opposent à la société, pleine de conventions et subjective. Il ne se soucie que de ce qui est vrai, juste et exact, au lieu de creuser un peu plus profondément : il a tué un homme, ce n'est pas sa faute, mais il a tué, donc il est normal qu'il soit condamné.

Ce personnage "étrange" est donc un mélange de deux tendances, l'une qui le rend détestable et ennuyant, l'autre qui le rend intéressant. C'est pourquoi, par certains moments dans ma lecture, j'ai eu envie d'abandonner, tellement il m'ennuyait ou m'énervait et, par d'autres, il me captivait par son originalité et ses réflexions.

Une autre caractéristique du roman qui est également à double tranchant : la forme du récit. Il s'agit d'un roman du 20ème siècle, ce qui évite des tournures trop soutenues, mais aussi un langage trop familier. Le registre est courant, simple, sans recherche ... Pour moi, c'est trop simple. Il est vrai que cela renforce la mentalité du personnage principal : la simplicité, la justesse, l'exactitude, sans fioritures. Mais je me permets de dire que je n'ai jamais été aussi ennuyée par un style d'écriture : dans tous les livres, même ceux qui sont mal écrits, on retrouve à un moment ou un autre une musicalité, une image créée, une richesse au niveau de la langue, un petit quelque chose, n'importe quoi qui mette un tant soit peu de piment. Ici, il n'y a rien : des courtes phrases sous la forme "sujet - verbe - complément direct" s'enchaînent tout au long du roman. "Je me lève, je mange, je marche, je tue." (avec un petit peu d'exagération) C'est à me rendre folle ! Le héros, on peut s'y adapter, mais l'écriture ...

En conclusion, ce roman qui se classe dans la catégorie "absurde" est une découverte qui vaut la peine, mais elle est davantage appréciée après la lecture, lorsqu'on réfléchit à l'originalité et la simplicité du roman, mais qui est assez ennuyant lors de la lecture.

Janvier 2011

J'ai également été voir la pièce de théâtre, un one-man show, adaptation de ce roman. Malheureusement, l'acteur, que je félicite pour sa mémorisation presque totale du roman et pour son jeu d'un haut niveau, n'a finalement pas apporté grand chose par rapport à ma lecture.

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Commentaires
M
@Luthien : Oui, j'exagère un petit peu ^^ Mais comme trop de figures de style ou de longues et lourdes phrases peuvent me fatiguer, un manque se fait remarquer également. J'aurais souhaité un petit peu plus de recherche à ce niveau :) (un équilibre aurait été parfait !) Mais c'est sûr, ça contribue à l'image du héros ! ^^ C'est une originalité en soi.
L
Un livre qui figure dans ma wishlist et que j'espère lire rapidement. :)<br /> Je pense que cette simplicité de l'écriture participe au personnage. Et surtout, après avoir lu des extraits, il n'y a pas rien. Des images sont créées. ^^' <br /> Sinon, il y a d'autres livres de Camus plus complexes niveau écriture.
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