La Reine Morte - Henry de Montherlant

Présentation

"L'INFANTE : Je ne suis pas encore parvenue à comprendre comment on peut aimer un homme. Ceux que j'ai approchés, je les ai vus, presque tous, grossiers, et tous, lâches. Lâcheté : c'est un mot qui m'évoque irrésistiblement les hommes.

INES : N'avez-vous donc jamais aimé, Infante ?

L'INFANTE : Jamais, par la grâce de Dieu.

INES : Mais sans doute avez-vous été aimée ?

L'INFANTE : Si un homme s'était donné le ridicule de m'aimer, j'y aurais prêté si peu d'attention que je n'en aurais nul souvenir."

Mon avis   

Il m'est difficile de critiquer une pièce de théâtre, ce genre servant pour moi à être représenté et non pas lu. Cependant, si je dois en juger le roman, j'ai un avis assez mitigé.

Tout d'abord, l'histoire n'est vraiment pas originale : il y a un roi portugais dont le fils ne veut pas se marier avec la femme qu'on lui a choisie mais qui en aime une autre. En gros, l'intrigue principale tourne autour de la question "Est-ce que la roi décidera de tuer l'amante de son fils ou pas ?". Heureusement, vu qu'il s'agit d'une pièce de théâtre, le roman n'est pas très long, donc on ne se lasse pas trop du roi dont l'humeur passe par toutes les couleurs, bien qu'on sent la tragédie depuis le début.

Je n'étais vraiment pas emballée après avoir commencé, mais finalement, je me suis rendue compte que les répliques philosophiques que les personnages balancent sont souvent hilarantes, ou alors sérieuses et laissent à méditer. C'est ce qui m'a forcé à continuer de lire.

Un autre point fort se trouve dans l'écriture. Alors que le livre date du 20ème siècle, cela ne se ressent pas du tout : les dialogues sont écrits en français d'époque, ce qui nous plonge au16ème sans difficultés. Cela reste compréhensible, ce n'est pas du français ancien, même si le vocabulaire est soutenu.

Septembre 2010